Résumé

L'étude du système climatique de la Terre montre que sa modélisation est complexe. Cette complexité n'est pas tant liée à la diversité des sous-systèmes et des processus physiques considérés, qu'à leur formulation mathématique compliquée. Dans ce cadre difficile, le niveau de la mer présente un intérêt scientifique certain comme paramètre climatique.

Les données sur le niveau de la mer sont variées: géomorphologiques, archéologiques, isotopiques, marégraphiques, etc. Leur revue montre que chacune contribue significativement à l'étude des causes de variation à long terme du niveau des mers.

Nombreux sont les auteurs qui ont analysé les données des marégraphes afin d'estimer les variations séculaires récentes du niveau des mers et étudier leur relation avec le changement climatique. Nous avons examiné de manière critique ces études, tout en traitant à nouveau les données du PSMSL. Les problèmes inhérents à ces données sont ainsi dégagés. De plus, nous avons regardé en détail les données du marégraphe centenaire de Marseille. L'analyse des étalonnages montre que les calages réguliers de sa référence instrumentale sont indispensables pour se prémunir d'une dérive qui peut s'avérer non négligeable dans la problématique qui nous intéresse.

Faute d'une référence altimétrique stable de façon absolue, toute tentative de détermination précise des variations eustatiques à partir des marégraphes semble incertaine. Après un panorama des références verticales, nous nous sommes consacrés à étudier la qualité du système de référence terrestre établi par l'IERS. Les résultats sont encourageants mais encore insuffisants aujourd'hui.

Nous avons étudié les éléments de base du rattachement géodésique des marégraphes, en distinguant les différentes grandeurs indépendantes. Le succès du processus synergique repose sur les progrès récents réalisés dans les techniques spatiales radioélectriques de positionnement. Au sein de chaque maillon de la chaîne du processus, les sources d'erreur systématiques sont nombreuses et variées. Une négligence sur la détermination d'une des grandeurs du processus synergique affecte les résultats au bout de la chaîne. Des experts en chaque domaine du processus doivent donc intervenir. C'est sur ce constat que s'est bâti notre projet SONEL.



Guy Woppelmann
Last modified: Thu Jan 22 12:17:23 WET 1998