Lors du passage de la tempête Xynthia, dans la nuit du 27 au 28 février 2010, les hauteurs d’eau ont été mesurées par les marégraphes du Réseau d’Observation du Niveau de la Mer (RONIM).
Le réseau RONIM comprend 19 marégraphes sur la côte Manche-Atlantique (Figure 1).
La tempête a généré des surcotes importantes (différence entre la hauteur d’eau observée et la hauteur de marée prédite). La concomitance entre la tempête, l’instant de la pleine mer, et la vive-eau d’équinoxe (coefficient de marée important de 102) explique que les niveaux atteints soient aussi importants.
Les hauteurs de pleine mer observées (par rapport au zéro hydrographique) ainsi que les valeurs des surcotes de pleine mer sont synthétisées dans le Tableau ci-dessous.
MAREGRAPHE | Hauteur observée de pleine mer | Surcote de pleine mer |
---|---|---|
Dunkerque | 6,90 m | 0,80 m |
Calais | 8,05 m | 0,70 m |
Boulogne-sur-Mer | En maintenance, absence de mesure | |
Dieppe | 10,47 m | 1,05 m |
Le Havre | 8,84 m | 0,87 m |
Cherbourg | 7,14 m | 0,57 m |
Saint-Malo | 13,18 m | 0,88 m |
Roscoff | 9,63 m | 0,53 m |
Le Conquet | 7,63 m | 0,51 m |
Brest | 7,89 m | 0,53 m |
Concarneau | 5,90 m | 0,63 m |
Le Crouesty | 6,58 m | 0,89 m |
Saint-Nazaire | 7,34 m | 1,16 m |
Sables d’Olonne | > 6,89 m (Problème d’acquisition) | Non mesurée |
La Rochelle | 8,01 m | 1,53 m |
Pointe de Grave | 6,57 m | 0,98 m |
Arcachon | 5,46 m | 0,90 m |
Bayonne | 4,92 m | 0,38 m |
St Jean de Luz | 4,96 m | 0,38 m |
Les observations, prédictions et les surcotes à la Rochelle sont présentées Figure 2 (ci-dessous). La surcote de pleine mer (1,53 m) est particulièrement importante. Cette surcote n’a jamais été observée depuis que le marégraphe a été installé en 1997. A titre de comparaison, elle est plus importante que la plus grande surcote jamais observée à Brest, où l’on dispose de plus de 150 ans de mesures. (La surcote de pleine mer maximale à Brest est de 1,42 m, elle a été observée lors de la tempête du 15 octobre 1987).
Le niveau atteint à La Rochelle est de 8,01 m. Ce niveau n’a jamais été observé depuis l’installation du marégraphe en 1997. A titre de comparaison, le niveau atteint à La Rochelle lors de la tempête de 1999 était de 6,76 m.
L’analyse des observations permet d’estimer les périodes de retour associées aux niveaux extrêmes atteints. A la Rochelle, les Sables d’Olonne et St-Nazaire, ces périodes de retour sont estimées à plus de 100 ans.
[*Source :*] SHOM.