Alors que le terme marégraphie ne figure pas dans la plupart des dictionnaires ou encyclopédies, celui de marégraphe s’y trouve plus facilement. Le terme de marégraphe apparaît avec la mise au point d’appareils mécaniques qui enregistrent de manière automatique les hauteurs d’eau en fonction du temps sur un rouleau de papier, en 1842 en France. Le nom est donné par l’ingénieur hydrographe Chazallon dans une lettre qu’il adresse au ministre de la Marine le 6 décembre 1859. Le terme trouve son étymologie dans ‘mare’ (mer, en latin) et ‘graphein’ (écrire, dessiner, en grec).
Il est utile de se souvenir de cette étymologie pour ne pas commettre l’erreur de penser qu’un marégraphe mesure la marée. Ce phénomène d’origine astronomique n’est qu’un signal parmi tant d’autres qui affectent le niveau de la mer (la grandeur effectivement mesurée par un marégraphe), comme par exemple :
– les effets météo (pression atmosphérique, vents) ;
– les seiches ;
– les tsunamis ;
– les ondes de tempête (voir l’actualité sur l’enregistrement du passage de Xynthia au marégraphe de La Rochelle) ;
– les effets stériques (saisonniers ou climatiques) ;
– la circulation océanique ;
– les couplages interannuels océan - atmosphère (El Niño par exemple) ;
– la fonte des glaces continentales ;
– …
L’expression « ce qui est un bruit pour certains est un signal pour d’autres » est bien illustrée dans le domaine de l’analyse des enregistrements marégraphiques.
La définition de B. Simon que l’on trouve dans La marée océanique côtière (2007) : « Par son étymologie, le terme ‘marégraphie’ se rapporte à la description du phénomène de marée et aux instruments qui, par leurs mesures, en ont permis une meilleure connaissance », mérite donc une extension aux autres phénomènes qui affectent aussi la grandeur mesurée par les marégraphes.